La féminisation des noms de métiers: une simple question de langage ? Pas vraiment.

La féminisation des noms de métiers reste un sujet délicat, souvent sous-estimé, puisque réduit à un thème de langage, mais essentiel, car il s’agit d’une question de visibilité. Certaines et certains trouvent que des termes comme « autrice » sonnent mal, d’autres utilisent le mot « entrepreneuses » pour rabaisser les femmes qui dirigent des sociétés. On entend même que « pharmacienne » désigne simplement la femme du pharmacien… Bref, les tentatives d’occulter les femmes à travers la langue sont nombreuses. Ces résistances linguistiques sont autant de façons de perdurer des biais sociaux et culturels.

Au-delà de ces débats langagiers, la question de la dévirilisation des titres de métier touche à un enjeu bien plus grand : la visibilité des femmes dans l’espace public. En refusant de désigner correctement les femmes dans leurs fonctions, on perpétue une idée désuète que certaines professions sont réservées aux hommes. Comment peut-on prétendre à l’égalité des chances si le simple fait de signifier la population féminine dans leur emploi pose problème ? La langue façonne notre manière de percevoir le monde, et si les femmes ne sont pas citées, elles finissent par être effacées de nos représentations collectives.

Bien que je ne m’attarde pas ici sur les raisons historiques qui ont conduit à la masculinisation des noms de métiers, il est frappant de constater que des termes comme « infirmière » ont perduré, tandis que « médecine » (au féminin, pour désigner une femme médecin) a totalement disparu du langage courant.

L'outil clé pour féminiser correctement les noms de métiers

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous un guide essentiel : Femme, j’écris ton nom : guide d’aide à la féminisation des noms des métiers, titres, grades et fonctions (Becquer, A., & De la Langue Française, I. N. [s. d.]. Femme, j’écris ton nom : guide d’aide à la féminisation des noms des métiers, titres, grades et fonctions. La Documentation Française.) Facilement accessible en ligne et gratuitement, il est une véritable référence pour comprendre et appliquer la féminisation dans nos textes.

Ce document propose des réponses concrètes à toutes vos questions : Comment féminiser un nom de métier correctement ? Quelles sont les principes à suivre et quelles sont les singularités ? Oui, parce qu’il y en a ! Après tout, nous sommes dans la langue française, où les exceptions sont souvent aussi nombreuses que les règles. Mais cet outil permet de s’y retrouver avec clarté en plus de fournir des aperçus historiques.

Pourquoi ce document est-il si important ?

Ce que j’apprécie particulièrement dans cet ouvrage, c’est qu’il offre des solutions pratiques, notamment via un aide-mémoire sur la féminisation des titres, métiers et fonctions, qui compose presque la moitié du guide. Face à la complexité des règles, ce guide devient indispensable pour s’y retrouver et pour éviter les erreurs.

La langue a un pouvoir immense sur notre réalité. Ne pas féminiser les noms de métiers, c’est maintenir les femmes dans l’ombre, hors de la reconnaissance publique. Utiliser les bonnes formes féminines, c’est leur donner la visibilité qu’elles méritent, les nommer pour ce qu’elles sont : des professionnelles compétentes et légitimes.

Prenons quelques exemples concrets tirés de ce guide :

  • Le féminin d’« abbé » est bien « abbesse », dérivé du bas latin abissa.
  • Le féminin d’« auteur » peut être « auteure » en France, mais en Suisse, on privilégie « autrice ».
  • Le féminin de « chef » reste « chef » en France, mais on dira souvent « cheffe » en Suisse.
  • « Chasseuse » est la forme correcte pour une femme chasseur, tandis que « chasseresse » appartient au registre poétique.
  • Le féminin de « poète » en Belgique, en France et au Québec est « poète », mais en Suisse, il s’agit de « poétesse », bien que cette forme soit aussi attestée, mais assez rarement en Belgique.

 

Ces subtilités sont importantes, car elles reflètent l’évolution de notre langue et de notre société.

Un outil pour tous et toutes

Ce guide est un outil précieux pour celles et ceux qui souhaitent contribuer à rendre les femmes visibles dans l’espace public et, plus particulièrement, dans l’écrit. Nommer une femme dans son métier, c’est lui rendre justice, c’est reconnaître son travail et sa place dans la société.

Alors, qu’attendez-vous pour adopter ces bonnes pratiques ? Téléchargez le guide et utilisez-le ! Parce que les mots comptent, et que la visibilité des femmes dans nos sociétés passe aussi par la langue que nous employons.

Cet article a été originellement publié sur mon compte LinkedIn le 18 septembre 2024

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